A qui ou à quoi “Tsukuyomi” fait-il référence ?
Tsukuyomi est un personnage important de la mythologie japonaise. Il fait, en effet, partie du panthéon japonais.
C’est un Kami, un dieu, au même titre que les divinités Amaterasu et Susanoo
Tu découvres à propos de Tsukuyomi dans cet article :
- Sa spécificité en tant que dieu
- Ses origines
- L’influence de cette divinité japonaise dans la culture populaire
C’est parti !
Qui est le dieu japonais de la lune ?
Illustration par Mauro alocci
Formé de « Tsuku » (“Lune”; “mois”) et de « Yomi » (“lire” ; “Conter”), « Tsukuyomi » ou « Tsukiyomi » est le nom d’un dieu de la mythologie japonaise associé à la lune à la nuit et au temps. Les textes lui attribuent plusieurs rôles et pouvoirs. Par exemple celui d’éclairer la nuit et de contrôler le passage des saisons, ce qui peut expliquer pourquoi il est également associé à l’agriculture. Tsukuyomi contrôlerait également la marée
Il est généralement considéré de sexe masculin (Tsukuyomi-Otoko) mais certains textes lui attribuent le sexe féminin (Tsukoyomi). Il défend la nature et l’ordre social. Il se manifeste parfois à ceux qui l’invoquent en apparaissant dans un miroir ou à travers un avatar. Les attributs de cette figure divine varient énormément selon les textes.
Bien qu’il soit une figure aussi importante que les Kami Amaterasu et Susanoo, Tsukuyomi semble plus apathique, moins actif. Il apparaît moins souvent dans les textes que ses pairs. Dans le Nihon Shoki par exemple, il est seulement mentionné dans le premier document, section 11, Chapitre 5.
Naissance de Tsukuyomi
Ses origines ne sont pas non plus certaines. On trouve plusieurs textes et plusieurs versions à ce sujet. La plus populaire cependant semble être celle du Kojiki text à travers le mythe des trois nobles enfants divins (Mihashira-no-Uzunomiko). Le texte explique qu’après être revenu du Yomi, le monde des morts, Izanagi, l’un des dieux créateurs, alla se purifier en se baignant dans le fleuve Tachibana. Il donna ainsi naissance à trois nobles enfants divins : Amaterasu sortit de son œil gauche, Susanoo, de son nez et Tsukuyomi de son œil droit.
Une autre version raconte qu'il serait plutôt né d’un miroir de cuivre que Izanagi tenait dans sa main droite. Après quoi il serait monté au ciel, et ainsi rejoint sa sœur Amaterasu présentée dans certaines versions comme étant sa femme.
Dans une troisième version encore, le dieu ne naît pas que d’Izanagi mais de l’union de ce dernier avec Izanami avant d’être envoyé au ciel pour jouer un rôle de complémentarité avec la divinité du soleil.
Mythe japonais expliquant la succession du jour et de la nuit
Après leur naissance, Tsukuyomi vivait avec sa sœur Amaterasu dans le ciel (Takama-ga-hara). Un jour elle fut invitée à un banquet par Uke Mochi, la divinité de la nourriture. Comme elle ne pouvait pas s’y rendre, elle se fit représenter par son frère Tsukuyomi.
Au cours de ce banquet, Uke Mochi servit à son invité de la nourriture qu’elle tira de sa bouche. Tsukuyomi frappé d’outrage que son hôte lui propose des mets qu’il considérait souillée, dégaina son sabre et le tua sur-le-champ. Par sa mort Uke Mochi donna naissance au riz. C’est donc l’origine mythique de cet aliment de base au japon.
En l’apprenant, Amaterasu entra dans une grande colère et jura qu’elle ne verrait plus jamais son frère. Tsukuyomi s’exila donc à l’autre bout du ciel. C’est depuis ce jour que la lune et le soleil sont séparés et n’apparaissent que tour à tour dans le ciel, Amaterasu marquant le jour et Tsukuyomi marquant la nuit
Autres anecdotes sur Tsukuyomi
Sous le règne de l’empereur Konin, Tsukuyomi aurait, dans sa fureur, ravagé le pays. Un devin conseilla alors d’apaiser la colère du dieu en sacrifiant un cheval.
Tsukuyomi se serait rendu au banquet de Uke Mochi sur terre et il se serait appuyé contre un arbre (Yutsu Katsura) dans la région de Katsura Sato. Cet arbre est ainsi souvent associé à la lune.
Des sanctuaires lui sont dédiés sur l’île d’Ise, dans la région de Kadono et de Yamashiro. Les temples d’Ise et de Kadono contiennent des miroirs à travers lesquels le dieu Tsukuyomi se manifeste.
Tsukuyomi dans la pop culture nippone
Mangas
La mythologie japonaise est l’une des principales sources d’inspiration des artistes manga japonais. Des références à Tsukuyomi, comme c’est le cas pour d’autres divinités, existent dans plusieurs mangas.
Tsukuyomi est le nom que Masashi, auteur du manga Naruto donne à un puissant pouvoir d’illusion (Genjutsu). Dans la traduction française, il se traduit par “Arcane Lunaire”. Il permet d’altérer la perception de la réalité et du temps par un simple contact visuel avec l’adversaire. Il requiert le Sharingan (Mangekyou) qui est un don héréditaire du clan des Uchiha. Un autre Uchiha du nom de Madara a pour ambition de plonger le monde dans une illusion collective à travers le reflet d’un sharingan sur la face de la lune (Mugen Tsukuyomi). Il s’avèrera n’être qu’un pion utilisé par Kaguya pour sa résurrection.
Tsukuyomi sert d’inspiration aussi dans My Hero Academia où un élève de l’école de super-héros, avec l’apparence d’un oiseau humanoïde, de la classe A porte ce nom. Il est l’un des meilleurs de cette classe. Il possède une force et des capacités extraordinaires. Tsukuyomi y possède également une technique qui lui permet de se dédoubler. Tsukuyomi est aussi élève dans Kamigami no Asobi.
Jeux-video
On retrouve Tsukuyomi également dans les jeux vidéo. Dans la version japonaise du jeu Chrono Cross, le personnage de Harle qui partage une affinité avec la lune est appelé Tsukuyomi. Dans Okami, Tsukuyomi est le nom d’une épée maléfique qu’on trouve dans la cave de la lune. Final Fantasy XIV: Stormblood a un antagoniste du nom de Tsukuyomi, une divinité incarnée dans un corps mortel. Tsukuyomi apparaît aussi dans les jeux de cartes à collectionner Yu-gi-ho, Deus et Cardfight !! Vanguard.
Ce qu’il faut retenir
Tsukuyomi est généralement reconnu comme le dieu japonais de la lune et de la nuit. Il semble cependant également posséder de multiples autres facettes. Son apparence, ses attributs et même ses origines varient énormément selon les différents textes religieux. C’est sûrement l’une des divinités nippones importantes sur laquelle on en sait le moins. Il n’en est pas moins fascinant !!!
Félicitation aux artistes :
Mauro Alocci et Romain Dalbes
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