Ukiyo-e : l'art de l'estampe japonaise

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Tu es passionné(e) comme nous par la culture et les arts nippons ? Découvre dans cet article l'art japonais ukiyo-e...

L'ukiyo-e est un mouvement artistique japonais qui a fait son apparition à l’époque d’Edo. Les artistes ukiyo-e publient leurs oeuvres sous la forme d’une estampe japonaise, en utilisant des procédés xylographiques. Ce mouvement sera le genre artistique le plus populaire du Japon entre le 16ème et le 19ème siècle jusqu’au début de l'influence occidentale...

Nous verrons donc dans cet article :

  • Définition du terme japonais Ukiyo-e
  • Comment faire une estampe japonaise ?
  • L'histoire de l'Ukiyo-e

Prépare-toi à explorer cette facette de l’art japonais !

Quelles sont les thématiques des tableaux Ukiyo-e?

Les œuvres d’art Ukiyo-e sont produites grâce à la technique de la xylographie. Ce procédé était d’abord utilisé par les chinois pour imprimer des caractères à partir d’une planche de bois portant une gravure du texte original.

Au japon, on a emprunté le même principe pour reproduire des dessins d’abord à des fins religieuses et plus tard, artistiques.

Certains éléments apparaissent fréquemment et de façon importante dans les estampes (tableaux) Ukiyo-e : les jolies femmes, l’érotisme, le calendrier japonais, le théâtre, la lutte, la nature, le surnaturel

Bijin-ga ukiyo-e : les splendides femmes japonaises

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Parmi les estampes Ukiyo-e on distingue la catégorie des bijin-ga, (des « peintures de jolies femmes »). Il s’agit bien souvent de portraits de geisha ou de courtisanes célèbres du fameux district de Yoshiwara. On les présente souvent seules ou à plusieurs en train de se divertir, de se promener dans les rues de la ville. Toutes les femmes représentées dans les bijin-ga ne sont toutefois pas des courtisanes.

Les estampes de jolies femmes ne font pas que promouvoir le libertinage du quartier de Yoshiwara. Ils sont aussi représentatifs de l’idéal de beauté japonais de l’époque. Les femmes dans les portraits, grandes influenceuse de mode, sont parées des vêtements (Kimono japonais femme) et accessoires les plus en vogue.

Shunga estampe : l’érotisme japonais

Les estampes Shunga (« Image du printemps ») traitent de sujets érotiques. Elles jouissaient d’une certaine popularité entre 1600 et 1868. Le genre érotique fait partie des principaux centre d’intérêts et apparait chez plusieurs grands artistes Ukiyo-e.  

Les Shunga illustrent souvent des rapports amoureux entre citadins aussi bien ordinaires que bourgeois, avec une touche un peu humoristique. Les couples s’entrelacent souvent dans des contorsions surréalistes et présentent souvent des appareils génitaux aux proportions démesurées. Ils sont rarement nus lors des ébats, cela est fait exprès pour attirer le regard sur les parties du corps exposées.

E goyomi : le calendrier japonais

Les e-goyomi ou « images de calendrier » sont des estampes de luxe du Japon. Réservées à de riches clients, elles étaient produites grâce aux techniques les plus avancées. Difficile de croire que de telles productions artistiques servaient en fait à repérer les mois courts et longs du calendrier nippon.

Ceux-ci sont habilement dissimulés quelque part dans le dessin : dans les motifs, ou dans le kimono traditionnel ou la ceinture obi d’un personnage féminin. Leur attrait réside dans la subtilité d’esprit avec laquelle l’artiste camoufle le message du calendrier estampes japonaises.

Yakusha-e : estampe du théâtre Japonais traditionnel

Yakusha-e

Les « images d’acteurs » les Yakusha-e constituent un autre thème majeur qui apparait dans plusieurs estampes Ukiyo-e. Cette catégorie d’estampes se focalise sur la deuxième attraction populaire du district de Yoshiwara après les courtisanes : le monde du théâtre Kabuki.

Les Yakusha-e, comme leur nom le suggère, sont des portraits artistiques d’acteurs célèbres du théâtre japonais. Ces estampes contribuaient à la promotion du théâtre Kabuki et faisaient souvent la popularité des acteurs qu’elles représentaient.

Ils y sont souvent représentés avec leur maquillage, en train de jouer sur scène. Les portraits immortalisaient les mie, les poses et mimiques particulières que les acteurs adoptaient.

Certains portraits sont faits en l’honneur d’acteurs populaires décédés.  Elles apparaissent très souvent sous forme de triptyques (œuvres en trois volets) avec l’acteur principale d’une pièce sur la partie centrale.

Sumo-e : art du monde flottant et lutte japonaise

On trouve aussi des sumo-e, portraits ou image ukiyo-e en lien avec l'art de la lutte nippone. Parce que la lutte japonaise, le sumo, jouissait également d’une certaine popularité, comme c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui.

Comme avec les images d’acteurs, les sumo-e sont des portraits de champions et lutteurs célèbres. Ils décrivent aussi les rituels qui précèdent les combats, les cérémonies d’entrée dans le ring et les actions des combattants. Mais ils ne sont pas limités à ce qui passe dans le ring et dépeignent également les attitudes spectateurs et les temples japonais et autres lieux où se tenaient les tournois.

Estampe paysage japonais

Certains tableaux nippons s’éloignent des joies et paysages urbains et font des paysages de la nature leur principaux sujets. Les temples, les sanctuaires ainsi que les plantes et les animaux (oiseaux, insectes etc..) sont fréquemment représentés dans cette catégorie.

Contrairement à l’art chinois et à la peinture traditionnelle japonaise qui s’en est inspiré, les paysages naturels présents dans les estampes Ukiyo-e ne sont pas des lieux abstraits. Elles sont des représentations riches en couleurs et plus ou moins fidèles du paysage local et donnent souvent l’impression de faire partie de la scène.

La mythologie japonaise et son folklore

Certaines pièces vont plus loin et dépeignent des créatures fantastiques et fantomatiques. Elles sont populaires auprès d’un public qui développe un gout pour l’étrange et l’inhabituel. Mais sont le moyen pour certains artistes, après la censure, de critiquer ou tourner en dérision la sphère politique japonaise de l’époque.

Process de fabrication d'estampe japonaise

Les estampes Ukiyo-e sont le fruit d’un travail collaboratif entre plusieurs individus. Toute une équipe d’experts constituait la chaine de production des estampes Ukiyo-e : Un artiste, un graveur, un ou plusieurs imprimeurs ainsi qu’un éditeur. Chacun intervenait à une certaine étape de la production.

L’artiste

Il réalisait un shita-e, un dessin à l’encre noir (sumi). Celui-ci était souvent entièrement fait par l’artiste mais parfois il ne réalisait qu’un croquis qui était complété par d’autres. On utilisait pour cela du papier très fin et translucide (hanshita-e). Le dessin servait de modèle au graveur lors de la seconde étape.

Graveur

Le graveur se servait du modèle pour sculpter dans le bois une réplique du dessin en mettant les lignes du shita-e en relief. L’opération se faisait en plaçant l’hanshita-e sur la planche de bois et en le creusant à travers le papier, détruisant ainsi le dessin original.

Ce qui signifie qu’à la moindre erreur tout était à recommencer. C’est pourquoi le travail du graveur, qui devait avoir des années d’expérience, se faisait sous la supervision de l’artiste.

Pour les productions en couleurs, on gravait plusieurs planches. Une pour chaque couleur. Seules les zones du dessin à colorier étaient cette fois mises en relief. On creusait sur chacune d’elles une marque de repère (kento). C’était important au cours de la phase d’impression.

Imprimeur

L’imprimeur s’occupait de l’encrage. Il appliquait au bois gravé ou « planches de trait » les couleurs qui devaient apparaitre sur l’estampe. L’opération ne restait pas moins délicate que celle du graveur et cet artisan devait lui aussi être très expérimenté

L’imprimeur trempait d’abord légèrement la planche avant d’appliquer une couche uniforme d’encre aux zones mises en reliefs. Il posait ensuite une feuille de papier sur la planche ainsi encrée pour y imprimer une réplique du dessin réalisé par l’artiste.

Lorsque l’estampe devait contenir plusieurs couleurs, chacune des planches réalisées par le graveur était encrée séparément dans la couleur appropriée. Puis les couleurs étaient imprimées tour à tour sur la feuille de papier. Les marques de repère laissées par le graveur permettaient que les couleurs se superposent parfaitement, sans déborder les unes sur les autres.

L’éditeur

L’éditeur n’était ni artiste ni artisan expérimenté. Il n’intervenait donc pas directement dans le processus de création de l’estampe. Néanmoins il tenait un rôle de chef d’orchestre. Il associait artiste et graveur et imprimeur et coordonnait leurs activités. Il se chargeait de la commercialisation des estampes après leur production sur bois.

Matériaux et outils utilisés pour fabriquer une estampe

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La production d’estampes Ukiyo-e, surtout à ses débuts, se faisait essentiellement avec des éléments naturels.

Les pigments utilisées pour les dessins et couleurs étaient issus de plantes. L’encre sumi noire, par exemple, était principalement fabriqué à l’aide de poudre de charbon de pin mélangé à de l’huile de colza.

Les planches utilisées étaient du bois de cerisier, facile à graver et plus durable lors de la phase d’impression. La matière était séchée, préservée et conditionnée pendant des années puis découpée en morceaux de 3,5m d’épaisseur.

L’imprimeur utilisait un outil particulier, un hake. Un pinceau fait à partir de crin de queue de cheval. Le hake était d’abord trempé dans l’eau avant d’être imprégné du pigment pour déposer l’encre sur la planche dans la quantité appropriée.

Le graveur pouvait utiliser jusqu’à 7 outils. Mais il se servait plus du hangito, une sorte de couteau dont il se servait pour tailler le bois. Il accordait beaucoup de soin et d’entretien à ses outils.

Histoire de l'ukiyo-e

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Illustrations

Après des années de guerres civiles et d’invasions mongoles, le japon retrouve finalement vers la fin du XVIème siècle et avec l’empereur Tokugawa une ère de stabilité. Cette situation favorise l’urbanisation du pays ainsi que l’émergence d’une nouvelle classe, composée de marchands et d’artisans, les chonins.

Les chonins sont riches, ils vivent dans l’aisance et dans la poursuite des plaisirs, du luxe. Le mot Ukiyo, qui signifie monde flottant, est d’ailleurs, un concept bouddhique légèrement détourné de son sens pour parler du mode de cette vie débauchée des chonins. On peut alors aisément comprendre pourquoi les livres traitant des plaisirs urbains, les e-hon, deviennent populaires auprès de cette bourgeoisie.

Les Ukiyo-e « Images du monde flottant » apparaissent, au début, dans les e-hon, des livres illustrés. Hishikawa Moronobu qui dessina des centaines d’illustrations est considéré comme le pionnier de cet art. Il suscitera des émules comme Sugimura Jihei, Torii Kiyonobu I et Kaigetsudo Ando. Ces derniers fonderont les écoles Torii et Kaigetsudo

A cette époque l’Ukiyo-e est encore à un stade primitif. Dans le sens où certains procédés techniques et stylistiques n’ont pas encore été développés. Les couleurs sont peu présentes, peu variées et appliquées principalement à la main. Au niveau du style, on priorise les détails du sujet du premier plan par rapport à l’arrière-plan.

Estampes de brocart

Avant l’avènement des estampes en couleurs, les artistes produisent des images monochromes (Noir-et-blanc). Pour des commandes spéciales, on coloriait le dessin à la main avec de la peinture. Les couleurs généralement utilisées sont l’orange, le vert ou le jaune.

Au XVIIIème siècle c’est l’avènement des nishiki-e, « images de brocarts ». A la différence des tan-e, les nishiki-e sont polychromes, ils affichent une plus grande palette de couleurs. On ne les ajoute plus de façon manuelles. Elles sont imprimées sur le dessin avec des blocs du dessin gravé pour chaque couleur. Certaines estampes pouvaient comporter jusqu’à 12 couleurs différentes.

La technique, très couteuse, et servant d’abord à la confection de tableaux calendriers (e-goyomi), destinés aux riches clients est une innovation de Suzuki Harunobu. C’est l’artiste majeur de cette période. Son style se veut poétique et est empreint d’un idéalisme dont plusieurs de ses suivant chercheront à se défaire.

L’Ukiyo-e des successeurs de Harunobu est marquée par une grande fidélité à la réalité, dans les traits et les expressions, dans les sujets. Katsukawa Shunshō, fait des portraits d’acteurs plus ressemblants. Koryūsai et Kitao Shigemasa s’intéressent aux geisha et aux courtisanes de la vie réelle et non pas à des portraits féminins idéalisés.

L’ère Genroku : L’age d’or

Par la suite l’Ukiyo-e connait un plein essor, un âge d’or vers la fin du XVIIIème siècle. La production des estampes était à son apogée et avait connu un large succès. Il y a aussi une évolution des méthodes et des styles de production.

Kiyonaga présente des images de jolies femmes à la mode et de scènes urbaines en grand format ou en deux ou trois parties (Diptyques, triptyques). Les acteurs de kabuki sont encore présents dans ses tableaux, dans un style plus vivant et réaliste.

Les portraits de femmes d’Utamaro, ses bijin ōkubi-e, ne laissent voir que le buste et la tête. L’artiste arrive à personnaliser les traits de visage de ses sujets au lieu de se plier aux modèles idéalistes uniformes existant.

La ville d’Edo était le foyer de cet âge d’or. Mais on peut également noter la présence d’artistes Ukiyo-e dans les régions autour de Kyoto et Osaka. Des différences existaient entre l’ukiyo-e d’Edo et celui de l’extérieur. Les thèmes abordés n’étaient pas aussi divers que chez les artistes ukiyo-e d’Edo. Ils semblaient plus intéressés par les représentations d’acteurs.

Censure et nouveaux thèmes (début du XIXème siècle)

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Une loi exigeait déjà, un sceau officiel d’approbation par le gouvernement sur les estampes avant de pouvoir être commercialisées. Les contrevenants s’exposaient à une forte répression. La censure sur les estampes ukiyo-e allait s’intensifier avec l’interdiction des thèmes liés au luxe et aux plaisirs qui avait jusque-là marqué l’ukiyo-e.

Cette situation conduit à une réorientation de l’ukiyo-e dans le courant du 19ème siècle. C’est alors que les paysages naturels remplacent les paysages urbains. Les artistes ukiyo-e se lancent dans la représentation de la nature. Hokusai et Hiroshige contribuent à en faire un style à part entière.

Hokusai, qui se surnommait “le peintre fou” réalisa de célèbres illustrations et tableaux de la nature avec Trente-six vues du mont Fuji. Son œuvre la plus connue est sans doute La Grande Vague de Kanagawa, qui date de 1830. Il s’intéresse aux réalités quotidienne de la ville mais avec une approche moins licencieuse. On le voit dans les petites scènes des Hokusai Manga.

Déclin vers la fin du XIXème

Après des années d’isolationnisme, le japon s’ouvre à l’occident avec la restauration de l’ère Meiji de 1868. L’ukiyo-e de cette période va connaitre de nombreuses et profondes transformations.

On commence à utiliser de la peinture chimique, introduite au japon par l’occident, au lieu des éléments pigments naturels qui caractérisait les estampes ukiyo-e. Certaines artistes produisent un type d’estampes avec beaucoup de rouge vif (artificiel). Ce sont des aka-e, des “images rouges”

L’ukiyo aborde aussi de nouveau thèmes très différent de ses sujets classiques. Yoshitoshi représente des scènes fantastiques, surnaturelles et mythologiques qui incluent créatures extraordinaires, fantômes et héros légendaires. Il est considéré par certains comme le dernier grand artiste ukiyo-e représente des scènes.

On note l’émergence de nouvelles mouvance artistiques avec des styles et des principes particuliers. Le mouvement shin-hanga, qui a pour créateur Watanabe Shozaburo , cherche à se distinguer de la réputation de l’ukiyo-e comme art commercial de masse. Ils s’inspirent en outre des impressionnistes occidentaux et incluent dans leurs tableaux des éléments tels que les jeux de lumière. Mais leurs thèmes restent traditionnels.

Avec un autre mouvement, celui du sōsaku hanga ou de « l’estampe créative », la production d’une estampe n’est plus le fruit d’un travail collaboratif entre artistes et artisans. Les artistes de ce mouvement se charge eux-mêmes de tout le processus de fabrication des estampes (Dessin, gravure, encrage et impression).

L’Ukiyo-e et l’occident

Suite à la convention de Kanagawa qui ouvre le japon à navires hollandais et américains, l’Ukiyo est influencé par l’art occidental. Certaines estampes sont ainsi produites dans un style européen. L’artiste Toyoharu, produit des estampes qui imitent la perspective des tableaux européens. Son oeuvre influencera celles d’autres artistes japonais comme Hiroshige et Hokusaï. Les artistes découvrent aussi le bleu de Prusse, qui deviendra un pigment très utilisé dans les tableaux de Hokusaï.

Mais l’Ukiyo-e influencera également le monde de l’art occidental, popularisé par l’Exposition universelle de Paris en 1867. Elle fera l’objet d’un grand intérêt pour l’américain Ernest Fellonosa qui publiera les premiers ouvrages sur le sujet. Et influencera plusieurs grands peintres occidentaux comme Vincent Van Gogh, Monet, Klimt et Degas dans un mouvement appelé “le Japonisme”. Ces derniers réaliseront des tableaux inspirés d’estampes ukiyo-e.

Conclusion

L’Ukiyo est une forme artistique nippone qui contrairement aux autres genres classiques touchait à des sujets populaires. Elle se différencie également des autres formes d’art, comme l’art samouraï, dans la façon dont une estampe ukiyo-e est produite. L’artiste ne peut prétendre lui seul tirer le mérite d’une estampe ukiyo-e. Les artisans, experts dans leur domaine, jouaient un rôle essentiel et sous-estimé.

Historiquement, l’Ukiyo-e commence avec des débuts peu nobles mais finit par prendre son envol en tant que style artistique accompli grâce à des pionniers comme Moronobu et des innovateurs comme Sukenobu. L’ouverture du japon sur l’occident marque le déclin de l’ukiyo-e dans sa forme traditionnelle par l’introduction de l’appareil photo ainsi que de couleurs chimiques.

L’ukiyo-e fait partie des nombreux mouvements artistiques qui se sont succédés au fil du temps. Pour en savoir plus sur l’art japonais en général tu peux consulter notre article à ce sujet sur l'ensemble des arts du japon. Tu découvriras dans ce dernier la complexité de l'art martial japonais, l'art de la composition floral Ikebana, l'art du tatouage traditionnel Irezumi ou encore la calligraphie japonaise Shodo...

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