De nombreuses expressions sont utilisées sur le web pour catégoriser un groupe de personnes. Indépendamment de leurs activités ou intérêts, on peut entendre des mots tels que Geek, Nerd, Dweeb ou pleins d’autres... Qu’ils soient positifs ou négatifs, ils identifient et rassemblent généralement des communautés à travers le monde.
Le terme “Weeaboo” naquit au début des années 2000. Un qualificatif dérisoire et offensant, inventé à dessein pour injurier les Occidentaux passionnés de la culture nippone à un degré exaspérant. Weeb est une abréviation de Weeaboo, mentionnée en premier lieu sur Twitter (2010) et dans l'Urban Dictionary (2011).
Tu découvriras :
- L’origine de "Weeaboo"
- Les définitions et critères de ce label
- La différence avec un “Otaku”
- Être Weeaboo de nos jours
- Les fausses idées courantes
Car effectivement les weeb sont souvent confondus avec les Otaku, nous verrons donc tout au long de cet article les differences entre ces deux sous-cultures...
D’où nous vient l’appellation de “Weeaboo”?
“Weeaboo” est un mot absurde inventé dans la bande dessinée “The Perry Bible Fellowship”. Au départ, il n’avait pas la moindre signification. Il est devenu significatif en 2005 à partir du filtre de 4chan et s'est étendu sur la toile. 4chan est un site de forum japonais de discussion basé sur du contenu visuel. Les utilisateurs peuvent partager des images et poster des commentaires de façon anonyme.
L’origine de ce terme remonte jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et au tout début du XIXe siècle. On parle à ce moment de la Japonophilie. Elle désigne une affinité accrue pour l’histoire, la culture et le peuple du pays du soleil levant (Japon). On appelle donc “Japonophiles”, un individu n’appartenant pas à cette société, avec un fort penchant pour tout ce qui attrait au Japon.
On peut affirmer que les premiers Japonophiles apparus officiellement sont Carl Peter Thunberg et Philipp Franz von Siebold. Ils ont contribué à faire découvrir la faune, la flore et les arts japonais à l’Europe. Quelques auteurs britanniques ont vanté les louanges du Japon, la caractérisant d’«étoile montante des lumières et de la maîtrise humaine».
Une fascination en partie motivée par le recul de la suprématie industrielle britannique et la croissance de celle du Japon. Cet enthousiasme a disparu lors de la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, au fil des années 2000, ce concept a pris une autre tournure.
Des termes négatifs surgissent, visant à dénigrer cette obsession pour la civilisation nippone. Ainsi en 2002, le qualificatif “wapanese” fait son apparition en combinant les mots anglais “white” ou “wannabe” et “Japanese”. Cela désigne quelqu’un de tellement obnubilé par leur culture qu’il désire être lui-même Japonais.
Cette expression est devenue populaire lorsque les internautes de 4chan attaquaient sans cesse un petit groupe de Japonophiles obsédés. Créant la polémique, les administrateurs du site réagissent en substituant toutes ces mentions par cet argot ridicule qu’est “Weeaboo”. Mais ils ont tout de même réussi à l’appliquer de manière intempestive de sorte à lui donner une signification.
Comment devenir un weeaboo? Ou pas ?
Dans cette partie, il te sera détaillé un peu les critères qui définissent un Weeaboo. Connaître la signification de ce mot ne suffit pas pour comprendre en quoi le comportement des Weeb peut être irritant. Après ce descriptif, tu pourras décider si tu veux appartenir à cette sous-culture ou pas.
C’est tout naturel d’être un mordu des anime (film d’animation) et des manga (comics). Malheureusement, certains fanatiques sont réticents à l’idée de partager leur hobby, par crainte d’être considérés comme un wapanese. Voici donc quelques points qui les caractérisent :
Le vocabulaire des Weeb
Ils emploient un lexique nippon pour s’exprimer dans le langage courant. Ils insèrent dans leurs conversations des termes extraits d’un dessin-animé japonais, pour démontrer sa familiarité ou plutôt son ignorance de la langue japonaise.
L’utilisation abusive et incomplète des mots, tels que “Kawaii”, “Desu”, “Chan”, “Sugoi” ou autres, ne facilite pas toujours la communication et peut être frustrante à la longue. Que ce soit pour ses semblables ou pour les Japonais eux-mêmes.
Leur fétichisme pour les produits d’origine nipponne
Ces passionnés se retrouvent souvent à collectionner des objets sans réelle utilité, il faut que ce soit juste des produits dérivés japonais. Tu peux trouver dans cette panoplie une figurine par ci, des oreillers corporels par là, des goodies, des affiches etc. Ils portent même des T-Shirts personnalisés à l’effigie de leurs héroïnes.
Ils peuvent même dépenser des sommes exorbitantes pour faire des acquisitions. Ils accordent plus d’importance à ces objets qu’autre chose, perdant le sens des priorités. Par exemple, tu peux croiser des weeaboo qui emportent leurs oreillers partout où ils vont.
Le port de costume ou l’imitation de son personnage préféré dans la vie réelle
En effet, toutes les occasions sont bonnes pour les Weeb de porter des costumes de leurs personnages d’anime préférés. Ou ils empruntent leur personnalité et essaient de leur ressembler au point de les rendre socialement inaptes.
L’influence de la culture pop japonaise sur les Wapanese
Ces enthousiastes suivent généralement un régime japonais strict à base de bandes dessinées, animés, jeux vidéos. Cependant, leur manque d’information les conduisent à stéréotyper cette culture. Ils reproduisent des pratiques ou locutions se basant sur ce qui apparaît sur leurs écrans. Cela s’avère être vexant pour les natifs.
La fuite d’identité
Comme nous l'avons déjà mentionné, ces fanatiques nourrissent une obsession pour le pays du soleil levant au point de vouloir être japonais. Ils rejettent leur propre appartenance culturelle et même leur identité raciale. Pour eux, le Japon est le “pays des merveilles” C'est pourquoi ils sont méprisés par plusieurs membres de la communauté occidentale et sont mal vus.
Tous ces détails donnés, ci-dessus, permettent de différencier un Weeaboo d’un simple amateur de pop-culture nippone. La différence se trouve dans un seul paramètre, le fétichisme.
Un Otaku n’est pas un Weeb
On pourrait facilement confondre un Otaku et un Weeb si ce n’est pas expliqué correctement. Pour mieux comprendre la nuance, nous détaillons ci-dessous les différents éléments qui caractérisent un Otaku.
- Description : Un Otaku est avant tout considéré comme un geek. Ce terme se réfère à une personne ayant pour seuls intérêts les comics, l’animation japonaise et les jeux vidéo. Il le fait au détriment de ses relations ou de sa vie sociale.
Puisqu'il s'agit d'activités qui ne nécessitent pas de quitter le domicile. Avant les années 2000, il était très courant d'en voir dans les salles d'arcade, mais avec l'avènement d'Internet, le besoin ne se fait plus sentir. Ils deviennent donc asociaux.
- Définition et étymologie : “Otaku” est issu du lexique japonais et s’emploie à la deuxième personne. Il se compose des Kanji O-, formule de politesse du pronom “Tu”, + taku signifiant "maison, foyer". Il se traduit littéralement par “casanier” ou “celui qui s’abrite chez lui”.
C’est un titre péjoratif donné par la société japonaise pour traduire l’obsession ou l’excès des Otaku vis-à-vis de leurs activités. Ils sont perçus comme des individus coupés du monde et immergés dans leur propre réalité virtuelle.
- Les critères : un Otaku ne sort de chez lui que pour suivre des Japan expo, aller au parc des expositions pour Gamers ou pour du cosplay (déguisement en personnage). Ces salons lui permettent parfois d’acquérir des figurines rares, ou de collectionner des posters ou autocollants par exemple.
Il assiste également aux spectacles de ses “idoles nippones” (artistes japonaises) préférées. Quant à la musique, sa musicothèque inclut des génériques de dessins-animés japonais qui le rende nostalgique ou qui l’enthousiasme.
- Les événements et attractions Otaku : les principales manifestations sont le “Tokyo Game Show” et les “BitSummit”. Il y’a aussi la “Jump Festa” axée sur la culture manga organisée par l'un des célèbres magazines : “Shonen Jump”. On peut même y croiser des Mangaka ou auteurs de différents mangas japonais.
Fan d’animés tels que Fairy Tail, Naruto, Hunter X Hunter, Dragon Ball, Pokémon etc. ? Tu devrais effectuer un voyage au Japon et visiter la ville de Tokyo. Cette ville, également appelé le “temple du geek japonais”, est constituée de quartiers comme Shinjuku, Shibuya et Harajuku débordant d’attractions ou de salles d’arcades. Fais un détour à Akihabara, tu y trouveras des magasins d’otaku de tous types et de tous genres.
Le contraste entre un Otaku et un Weeb ?
La seule chose que ces deux types de fanatiques ont en commun est leur passion pour les loisirs japonais. En dehors de cela, il existe de nombreuses différences entre eux :
- La culture Otaku ne fait pas d’obsession sur le Japon et ne va pas jusqu’à renier sa propre culture pour adopter celle des Japonais.
- Il ne considère pas la culture de ce pays comme supérieure à celle des autres.
- Il ne privilégie pas des produits uniquement parce qu'ils sont d'origine japonaise mais seulement quand ils correspondent à ses intérêts.
- Il ne communique pas en se servant d’expressions tirées de l’univers manga. En fait, son caractère casanier ne lui donne pas beaucoup d'occasions d’engager des conversations avec ses semblables. Il ne le fait qu'en cas de nécessité et avec sa communauté d’Otaku, mais toujours lors des rassemblements.
- Il ne va pas jusqu’à craquer pour un personnage en 2D ou porter des costumes cosplay quotidiennement. L'acquisition de costumes, de gadgets ou d’accessoires issus de manga, de jeux vidéo par exemple, ne se fait que pour incarner des personnages lors de conventions.
- Cette culture geek a son propre vocabulaire. Sen fans l’utilisent qu’entre eux car ils sont considérés comme socialement inaptes.
Qu’est-ce qu’être un Weeb de nos jours ?
Normalement, personne ne voudrait être un Otaku ou un Weeb car ces titres sont offensants. Mais au fil des ans, ces termes se sont exportés vers l'Ouest et ont pris une tout autre tournure. En Occident et dans d’autres pays, ils ont plutôt suscité l’intérêt de nombreux jeunes.
Désormais, ils s’exposent fièrement sur les réseaux sociaux ou en public en revendiquant cette identité. Alors qu’au Japon ce nom est insultant et honteux, dans les sociétés occidentales c’est une fierté, une nouvelle communauté qui s’exprime.
Les idées fausses courantes
Il n’est pas rare d’avoir des idées fausses ou des malentendus sur un terme. C'est le cas concernant les définitions de Weeb et Otaku. Ces deux termes sont souvent confondus. Certaines personnes, ne connaissant pas le mot Weeb, qualifient à tort ces fanatiques d’Otaku. Globalisant tous ces fanatiques dans une seule et même catégorie.
Par conséquent, un simple japanophile ou adepte d’animés ou de mangas peut être traité d’Otaku. Pareillement, la plupart des communautés étrangères au Japon se qualifient comme telles dès qu’elles développent un intérêt pour les hobbies japonais. Par manque de connaissance ou juste pour avoir l’air cool, nous l’ignorons.
Ce que nous savons, c’est qu’un amateur d’animation japonaise ou de bandes dessinées n’est pas un Otaku. Et un Otaku n’est pas un Weeaboo, vice-versa. Dans ces trois cas, on comprend juste que chacun vit ses passions comme il l’entend. Le degré de normalité est remis en cause dès lors qu’il a un impact sur le caractère social.
En conclusion, la définition d’être un Weeb remonte au début du XIXe siècle avec l’apparition de la Japonophilie. Elle traverse les années et disparaît un temps, jusqu’au début des années 2000. A cette époque, les Japonophiles réapparaissent mais prennent un virage vers l’obsession.
L’expression Wapanese est alors utilisée pour les identifier, dès lors que cette simple passion pour le Japon devient irritante pour ses camarades. Faisant l’objet d’une polémique, les administrateurs de 4chan appliquent un filtre en la remplaçant par ce mot ridicule qu’est Weeaboo. Weeb n'est qu'une version abrégée.
Ces partisans sont obsédés par la culture pop japonaise jusqu’à considérer cette culture supérieure au reste et renient la leur. Ils nourrissent un profond désir de devenir japonais et de vivre au pays du soleil levant.
Ce qui les différencie d’un passionné de la culture nippone et d’un Otaku est leur obsession folle et leur fétichisme pour le “Made in Japan” (articles originaires du Japon). Pour en revenir à la question : être ou ne pas être un Weeaboo ? Le choix t’appartient en fonction de ta position sur l’échelle du fanatisme.
Laissez un commentaire